dimanche 12 février 2012

Révolution de Jennifer Donnelly




Révolution

Jennifer Donnelly


La Martinière Jeunesse
512 pages
14,90 €














Résumé

Deux filles
Deux siècles
Deux destins contrariés


New York, aujourd'hui.
Depuis la perte de son frère, Andi, jeune fille brillante et musicienne talentueuse, est plongée dans les méandres d'une adolescence difficile.

Paris, 1789.
En pleine Révolution française, Alexandrine, qui se rêvait comédienne, risque sa vie pour sauver le petit Dauphin de France que le peuple a condamné.

Quand Andi découvre le journal d'Alexandrine, ses mots la pénètrent jusqu'au coeur.
Les deux jeunes femmes sont liées à travers une inoubliable histoire d'amour, de sacrifice et de mort.


Mon Avis 


Avant toute chose, Révolution est un roman qui m’intéressait car il mêle le contemporain et l’historique. Je suis une grande fan des romans historiques et, tout particulièrement de ceux qui traitent du Moyen Âge ou des Temps Modernes. Dans ce cas-ci, c’était « hors norme » puisque j’ai été immergée au XVIIIe siècle durant la Révolution française.

Alors honnêtement, qu’en ai-je pensé ?

J’ai véritablement apprécié cette lecture. Pourtant, j’avais lu des échos assez négatifs notamment à propos de la fin. Du coup, j’avais un peu d’appréhension. Je crois qu’il n’y a rien de pire qu’un bon roman dont la fin part en cacahouète (surtout quand on a bien accroché tout au long de ce dernier !).

Je dois dire que j'ai été agréablement surprise par ce roman. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais j’ai passé un très bon moment en compagnie de Diandra-Xenia (Andi pour les intimes   ) et de Virgile. Plutôt fun comme prénoms, non ? Moi qui suis fan des prénoms exentriques, j’ai été gâtée surtout avec Andi.

Après un début un peu long et lent, – qui ne m’a pas, en soi, tellement dérangée. Après tout, il fallait bien poser les éléments essentiels de l'histoire dont la détresse d’Andi et de sa mère – on entre réellement dans le récit. Nous apprenons bien sûr ce qui est arrivé à Andi et à sa famille (avec son père dans un premier temps, qui favorise son travail au détriment de sa propre femme et de ses enfants – avec Truman dans un second temps, le petit frère d’Andi qui est décédé). Mais nous découvrons, en parallèle de l’histoire d’Andi, celle d’Alex (Alexandrine Paradis), une comédienne ayant vécu pendant la Révolution française mais qui fut également la jeune fille de compagnie de Louis-Charles de France, Louis XVII dont le père et la mère furent guillotinés. Si ce dernier n’est pas mort la tête tranchée (mais bien en prison), il n’en reste pas moins une victime de la Révolution française au même titre que les milliers de gens qui furent guillotinés pendant la Terreur.

Mais ne sont pas là, tous les sujets dont parle de ce roman. Il en reste deux. Le premier, et probablement le thème fondamental de ce roman, est la musique. Malherbeau sur lequel Andi écrit une thèse – et qu’elle m’a donné envie de découvrir – mais aussi Led Zeppelin, Radiohead, Nirvana, Beethoven et tout un tas d’autres. Car Andi est une artiste, une guitariste qui a une connaissance musicale impressionnante. Un prof de musique que j’ai adoré et un ami, Virgile, qui rappe sur la société, sur Paris, sur sa vie. Et Andi qui, elle-même, compose et essaye de se libérer, d’exprimer les choses autrement que par les seuls mots. Et qui, à la fin, devient membre d’un groupe de musicothérapeutes pour aider les enfants à exprimer par les sons ce qu’ils n’arrivent plus à dire avec les mots. Le second thème n'est autre que celui de l'Amour, de l'Amour qui mène à la rédemption, au pardon et à l'acceptation, qui permet et à Alex et à Andi de grandir et de se pardonner.

En outre, j’ai adoré Virgile. Il est vraiment extra, non ? Plus sérieusement, j’ai beaucoup aimé sa façon d’être mais aussi sa manière de percevoir les choses, le monde mais surtout de percevoir Andi. Peut-être est-il, au fond, le seul qui se rend réellement compte mais surtout qui prend le temps de s’arrêter pour comprendre et pour aider.

Peut-être que certaines personnes n’ont pas aimé Andi parce qu’elles ont trouvé sa manière de réagir ridicule, gamine, peut-être parce qu’elles estimaient que c’était trop facile de se foutre en l’air, de tenter de partir. Peut-être l’ont-elles jugée énervante. Et bien, moi, pas du tout. Au début, c’est peut-être un peu agaçant (ah bon ? *Seulement pour dire quelque chose de négatif ) mais très vite, on entrevoit non seulement,son désarroi mais également qu’elle gère cela toute seule. Sa mère a sombré dans la dépression et n’a pas, pour Andi, les gestes qui pourraient l'aider puisqu’elle-même n’y arrive pas. Le père d’Andi est absent de sa vie et prononce des paroles parfois vraiment stupides qui ne font que renforcer son mal-être (de tout façon, ce gars-là, je ne l’aime pas ! ). Mais au fur et à mesure, Andi grandit et à la fin, se révèle être quelqu’un d’intègre, de courageux, quelqu’un qui peut encore aimer. Vous l’aurez compris, je pense, je me suis vraiment attachée à Andi.

De plus, j’ai adoré son séjour au cœur de Paris au XVIIIe siècle. Ces passages étaient vraiment très bien écrits. On s’y croyait vraiment Les descriptions étaient parlantes et permettaient de s’immerger dans le Paris du XVIIIe siècle.

Il m’est un peu moins facile de parler d’Alexandrine. Pas qu’on ne s’y attache pas mais elle entre en jeu et en repart très vite (ou alors, c’est parce que j’ai dévoré ce livre). La fin de son journal est terriblement frustrante puisqu’on ne sait pas ce qu’elle est devenue (ce qui nous est révélé à la fin du livre). En réalité, elle apparait comme un personnage manipulateur dans un premier temps et très vite, nous nous y attachons en même temps qu’elle entre au service de Louis-Charles et qu’elle se prend à l’aimer. J’ai admiré son courage, sa force et sa persévérance lorsqu’il a été emmené à la prison du Temple (où il mourut à l’âge de 10 ans) et qu’elle ait continué – au-delà des murs- à s’occuper de lui, de lui rendre de l’espoir grâce aux feux d’artifice qu'Alex lançait la nuit que Louis Charles aimait tant. Jusqu’à la fin, nous espérons et angoissons avec eux et ne pouvons être qu’émus par la fin du récit.


« Ils [les feux d’artifice] ressemblent aux diamants de maman.

À des étoiles filantes.
À toutes les âmes du Paradis. »


En conclusion, ce livre a été une bonne découverte. Je n’ai relevé que peu de points négatifs et les éléments positifs les surpassent de loin. Il fait partie des livres que je ne peux que vous conseillez ! Je terminerai cette critique par cet extrait qui a retenu mon attention :


« Une seule chose m’effraie désormais : l’amour.
Car je l’ai vu et senti et je sais désormais que c’est l’amour et non la mort qui nous désagrège ».




Lecture Commune # 5 du forum * La Magye des mots *

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